Résidence Instagram de David D. Pistol

Nous sommes heureux de vous présenter David D. Pistol, né à Ottawa, élevé à Chicago, voyageur insatiable et actuellement basé à Aylmer (Gatineau). En tant que photographe, il se spécialise dans les portraits, les documentaires et la photographie journalistique. En plus de son métier, David se définit également comme un activiste social, un écrivain, un créateur de tendances de mode et un aficionado du multimédia.

Joignez-vous à nous pour le suivre cette semaine dans sa réflexion sur les problèmes systémiques actuels qui comptent beaucoup pour lui… et pour nous. Évoquant son processus créatif, David abordera également des sujets inconfortables que sont l’oppression, la discrimination, mais aussi la notion d’amour de soi.

𝗕𝗹𝗮𝗰𝗸 𝗣𝗼𝘄𝗲𝗿

Le 9 juillet 2016, des milliers d’Américains ont participé à des manifestations s’opposant aux brutalités policières et demandant des comptes ce vendredi soir là, suite à la mort récente de deux hommes afro-américains, Alton Sterling et Philando Castile, aux mains des forces de l’ordre. Suite à cet événement historique, j’ai écrit un article qui sonne encore juste aujourd’hui, intitulé “Éduquer”. Prenez le temps de regarder le carrousel.

Le pouvoir de s’aimer soi-même est un outil formidable pour lutter contre l’adversité et l’oppression. Grâce à lui, vous pouvez surmonter tant de choses. Pendant la majeure partie de ma vie, j’ai été jugée automatiquement par la couleur de ma peau, étant donné que la société voit les “Noirs” sous un jour différent. N’oublions pas qu’il n’y a pas si longtemps, nous étions vendus comme de la marchandise. J’ai pris ces photos pour célébrer ma culture, mes ancêtres, et l’amour d’être noir.

Sentence after sentence, pronoun, verb…articulate

May the words from my black lips…stimulate

So many gone by the hateful guns… the current state

Thousands taken by Police…militate?

Media paints an ugly brush…alienate

Search for truth know your history…investigate

Anger consumes my body daily…hesitate

What can we do to make a difference…congregate

Black Lives Matter…communicate

Spread love and hope to the children…liberate

Blue and Black equal death…negotiate

Caught in systematic injustice…eradicate

What’s the price of a black man’s life…evaluate

We need justice to survive…legislate

We need to Defund the Police…deflate

Nearly a million imprisoned…emancipate

May my words fall upon your bleeding HeART…resonate

We are many cultures that bleed one…collaborate

No need to understand our differences…appreciate

Jim Crow, few know the name …educate

Let us come together…motivate!

– David D. Pistol

𝐁𝐥𝐚𝐜𝐤 𝐐𝐮𝐞𝐞𝐧 𝐏𝐨𝐰𝐞𝐫

Les femmes noires ont toujours joué un rôle essentiel dans ma vie; de la force de ma mère à celle de mes tantes. Elles m’ont enseigné le pouvoir du respect, l’indépendance, l’amour vache, le travail et la beauté. Aujourd’hui encore, elles m’inspirent et nourrissent mon existence. L’un de mes poèmes préférés est « Still I Rise » écrit en 1978 par Maya Angelou, il me rappelle les femmes noires qui ont joué un rôle essentiel dans ma vie. Comme Maya l’a écrit dans ce poème :

I rise

I’m a black ocean, leaping and wide,

Welling and swelling I bear in the tide.

Leaving behind nights of terror and fear

I rise

Into a daybreak that’s wondrously clear

I rise

Bringing the gifts that my ancestors gave,

I am the dream and the hope of the slave.

I rise

– Maya Angelou, « Still I Rise » dans « And Still I Rise: A Book of Poems, » 1978.

𝐁𝐥𝐢𝐧𝐝 𝐅𝐫𝐞𝐞𝐝𝐨𝐦
En grandissant aux États-Unis, j’ai été témoin d’un racisme flagrant. Il n’y avait pas de doute sur le fait qu’on ne voulait pas de vous.

Dans mon processus de croissance, pour comprendre et partager le bonheur, l’amour et la connaissance, j’ai fait face à de multiples histoires qui m’ont ouvert les yeux sur tant de choses. Alors que je continue à me poser des questions et à chercher la vérité, je m’impose comme défi quotidien de remettre en question, de faire preuve de compassion et de comprendre que tout n’est pas toujours ce qu’il semble être. J’accepte de ne pas être normal. J’espère seulement qu’en continuant à partager mon cœur, je vous inciterai à vous interroger, à relever ce défi et à aimer vous aussi.

Un pays, qui s’est construit sur des mensonges et la corruption, continue à réduire au silence les minorités opprimées. Il continue à détruire le sens de l’humanité et à nous priver de notre nature, qui est d’aimer et de prendre soin de soi et des autres. Combien de temps encore allons-nous, en tant que peuple, continuer à être “bâillonnés” ? Cherchez la vérité et aimez-vous.

L’une des meilleures décisions que j’ai prises dans ma vie a été de m’éloigner des hivers sombres et froids. Je voulais élargir mon portfolio et voyager, mais je savais que je ne pourrais pas passer un autre hiver froid à Ottawa. Au début, je voulais demander mon passeport jamaïcain étant donné que mes parents sont tous deux originaires de là-bas (je n’ai toujours pas visité mon pays natal, mais il est sur ma liste lorsque je pourrais voyager à nouveau). En fait, l’un de mes photographes préférés est originaire de là-bas : Peter Dean Richards @afflictedyard… mais je digresse. Mon désir de ne plus faire d’hivers froids m’a amené dans le beau pays du Mexique. C’est cette décision qui m’a permis de rencontrer tant de personnes différentes du monde entier, et en particulier, les fondateurs de Yanga Clothing @yanganation. 

En apprenant l’existence du GYanga, j’ai été honoré par cette opportunité qui m’a été présentée de photographier cette marque. Gaspar Yanga (Yanga ou Nyanga) est un Africain qui est devenu le chef d’une bande d’esclaves “marron”* dans les hautes terres près de Veracruz (Mexique) au début de la période coloniale espagnole. (*Durant l’époque coloniale, un “marron” siginifiait un esclave qui s’est enfuit de la propriété de son maître.) Ils ont réussir à maintenir leur peuplement isolé pendant plus de 30 ans. Ils ont d’ailleurs résisté avec succès à une attaque du pouvoir espagnol en 1609.

Suivez toujours ce feu qui est en vous et ne laissez jamais personne l’éteindre, c’est ce qui vous mènera à votre destin.

Durant la période d’incertitude au début de la pandémie, nous avons été confrontés à l’inconnu à une échelle qui nous était étrangère en tant que société. Au cours de l’été, trois jeunes artistes noirs talentueux, @art.life.andre, @jimmy_baptiste et @drippin_soul, ont été chargés de réaliser une œuvre sur Bank & Lisgar, en face de Wallacks (à Ottawa). J’ai eu l’honneur de documenter le travail de ces frères sur ce projet qui a duré une semaine. L’énergie de la communauté, la leur et les journées chaudes de l’été étaient magnifiques. Je les ai surnommés les Rois de l’espoir, puisqu’ils ont apporté de l’optimisme et de la vie à la ville cet été-là, au moment où elle en avait besoin. Même aujourd’hui, lorsque je passe devant cette œuvre, elle me rappelle que nous pouvons tout surmonter avec l’amour, la communauté et l’espoir. 

Ces photographies sont l’expression de ce que j’ai vu et ressenti cette semaine-là. Le moment de la journée que je préférais pour prendre des photos était vers 16-17 heures, quand le soleil se déplaçant dans le ciel projetait ces magnifiques ombres. Il fut difficile de prendre des photos cette semaine-là, sans parler de peindre sous la chaleur. Les gens s’arrêtaient et déposaient de la nourriture, de l’eau et des conversations pour l’artiste. La communauté était reconnaissante que l’œuvre soit installée, elle leur donnait de l’espoir.