Protocoles – Alegría Gobeil

𝘗𝘳𝘰𝘵𝘰𝘤𝘰𝘭𝘦𝘴 met en lumière les mécanismes de contrôle qui régissent l’accès à l’histoire de la psychiatrie telle que vécue par les personnes qui en ont été l’objet, et l’empreinte de ces histoires sur les corps à ce jour toujours psychiatrisés. En jouant avec les règles implicites de l’espace d’exposition, Gobeil insère ses propres signes, en résonance avec la signalétique institutionnelle, tout en les subvertissant par des déplacements dissimulés. Gobeil crée un espace ou chaque objet fait partie d’un protocole, exécuté, puis formalisé dans la galerie. Échappant à l’anamnèse – le récit de soi et de sa famille en contexte médical – un geste est contraint par l’espace, s’y dissimulant et s’y révélant. Interpellant par l’absence et la répétition à la fois l’archive et la fiction, l’exposition soulève des questions cruciales sur la transparence institutionnelle et la fragmentation des récits collectifs. Elle incarne une réflexion sur la construction de la mémoire sociale des psychiatrisées, à travers son impossibilité actuelle.

L’exposition inclut une fictocritique par Vincent Bonin

Alegría Gobeil travaille avec des pratiques considérées comme autodestructives, improductives, invivables, insurvivables. Par la citation, l’interpellation de la fiction et de récits collectifs, A vise la mise en cause de procédés de psychiatrisation. Son travail, basé en art performance, se déploie toujours à même les contraintes matérielles, corporelles et contextuelles de sa production. 

Sa pratique a notamment été présenté par Sara’s à Dunkunsthalle (New York, US) et L’Oeil de poisson (Québec, CA) en 2024, Centre CLARK + GNO (Sudbury, CA) en 2023, Espace Maurice (Montréal, CA) en 2022, Le Lieu (Québec, CA) en 2021 et 2023, à Gruentaler9 (Berlin, DE) en 2022, Folie/Culture (Québec, CA) en 2018, 2020 et 2022, au Centre Skol (Montréal, CA), FAPTR (Trois-Rivières, CA) et OFFTA (Montréal, CA) en 2019. Ses écrits ont été partagés à travers des publications (Inter, Moebius, Cigale), lors de lectures (Calliope, Port de tête la nuit et au Festival de poésie de Montréal). A développe présentement son premier projet d’écriture scénique et de mise en scène, ayant bénéficié des résidences LA SERRE – arts vivants (Montréal, CA) et Il faut dire (Val d’Or, CA) en 2024, ainsi qu’au Théâtre de la vie (Bruxelles, BE) en 2022. A détient une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal, soutenue par bourse du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada. Alegría a grandi à Hull, en Outaouais.

L’Imagier remercie ses partenaires :
Le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ)
La Ville de Gatineau
Le Ministère de la Culture et des Communications du Québec (MCCQ)