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Exposition « Détisser, dévoiler : paysages chiraux de l’exil »

À propos de l’exposition

L’exposition Détisser, dévoiler : paysages chiraux de l’exil est un dialogue entre deux artistes, Eugenia Reznik et Patil Tchilinguirian, animée par les récits intimes du déracinement et du sentiment d’appartenance que les artistes rapportent au fil de leurs rencontres. Eugenia Reznik, née en Ukraine, vit actuellement entre la France et le Québec. Patil Tchilinguirian, pour sa part, née au Liban et issue d’une famille arménienne, vit actuellement au Québec. Le titre de l’exposition se réfère ainsi à la notion de chiralité[1] pour désigner une stratégie particulière de collaboration artistique. Leurs expériences d’expatriées les ont poussés à porter une extrême attention à l’écoute de soi et de l’autre. Les œuvres exposées entremêlent fibres et langage ; par les pratiques textiles des artistes et les histoires orales qu’elles présentent sous forme d’installations sonores, sculpturales, de vidéos, de dessins et de broderies. Les artistes donnent ainsi voix aux personnes silencées ou du moins, peu représentées dans notre société. De fil en aiguille, Reznik et Tchilinguirian posent une réflexion sur les identités culturelles, leur préservation et régénération. L’exposition réclame ainsi, à voix étoffée, un espace pour accorder une agence politique aux histoires perdues ou enfouies, que chacun porte en soi.

[1] Le mot chiralité est dérivé du grec χείρ (kheír) signifiant la main. Elle désigne la propriété d’un objet qui existe sous deux formes et qui sont l’image l’une de l’autre dans un miroir plan et ne sont pas superposables.

L’équipe du Centre d’exposition L’Imagier, ainsi que les artistes et la commissaire expriment avec force leur solidarité envers le peuple ukrainien dans sa lutte contre l’invasion russe. Elles témoignent également leur soutien à toutes celles et à ceux qui, en Russie et au-delà, se mobilisent contre les crimes perpétrés en leur nom. L’exposition Détisser, dévoiler : paysages chiraux de l’exil est un manifeste quant à l’importance de l’écoute et de liens tissés avec ses propres cultures et celles des autres.

L’exposition est accompagnée d’un essai de la commissaire Anna Kerekes, intitulé Écouter, tisser, broder des liens.

Eugenia Reznik et Patil Tchilinguirian, « Chiral landscapes of exile, » 2020, vidéo. Crédits : Vyosana Shkurti. Oeuvre produite avec le soutien de Hexagram Network.
Photographie : Jonathan Lorange

Activités

  • Vernissage : vendredi 8 avril à 18h à L’Imagier, en compagnie de la commissaire et des artistes.
  • Conversation entre la commissaire et les artistes : samedi 9 avril à 14h à L’Imagier.
  • Performance des artistes : samedi 9 avril à 15h30 à L’Imagier.
  • Visites guidées Histoires de plantes : samedis 25 juin et 1 octobre à 16h à L’Imagier.
  • Atelier de broderie : samedi 27 août à 13h à L’Imagier.
  • Visite guidée des artistes : dimanche 28 août à 15h à L’Imagier.
  • Visite libre : le mercredi, jeudi et le vendredi de midi à 16h ; et le samedi et dimanche de midi à 17h, du 8 avril au 31 juillet 2022.

Maayan Band lors du vernissage de l’exposition. Photographie : Quest
Atelier de broderie Connecting threads and spirits
Conversation entre la commissaire et les artistes
Performance des artistes

Biographies

Eugenia Reznik

Artiste d’origine ukrainienne, Eugenia Reznik vit et travaille entre la France et le Québec. Titulaire d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal, elle poursuit ses études au doctorat en études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal en cotutelle avec l’Université Jean-Monnet de Saint-Étienne en France. Sa recherche artistique est centrée sur les questions du déracinement, de la transmission de la mémoire et de l’oubli. Elle récolte des récits de personnes déplacées et les transforme en œuvres visuelles ou sonores, en galerie ou en espace public. Dans ses projets les plus récents, l’artiste s’est intéressée aux plantes que les personnes transportent en migration et à la façon dont celles-ci témoignent des liens que ces personnes gardent avec leurs lieux d’origine. 

Patil Tchilinguirian

Patil Tchilinguirian est une artiste plasticienne et conceptrice multidisciplinaire d’origine libanaise arménienne basée à Tiohtià:ke (Montréal). À la suite d’une licence en design graphique, elle s’est tournée vers l’art de la fibre et des technologies portables dans le cadre d’une maîtrise en design à l’Université Concordia. Elle combine l’artisanat et la technologie pour imbriquer la narration interactive et la conception textile. Sa pratique artistique témoigne d’un engagement social motivé par des récits transnationaux, diasporiques et politiques déterminés par le traumatisme culturel afin de dévoiler des histoires de souffrance inconnues. Patil Tchilinguirian considère le tissu en tant qu’espace de dialogue — à la fois esthétique et affectif — porteur d’un pouvoir d’amplification d’expérience incarnée. Passionnée par la durabilité culturelle et les modes de transmission alternatifs, son travail brouille les frontières entre design et art afin de sensibiliser le public aux enjeux socioculturels. 

Anna Kerekes. Crédits : Agustina Isidori

Commissaire, artiste et chercheuse, Anna Kerekes est docteure en études et pratiques des arts de l’Université du Québec à Montréal. Elle embrasse la recherche-création comme modus operandi dans l’ensemble de ses pratiques hybrides. Depuis 2018, à l’invitation de Nicolas Bourriaud, elle est commissaire au MO.CO. Montpellier Contemporain où elle développe des projets d’expositions, des conférences et des publications. Elle intervient également au MO.CO. Esba (Ecole Supérieure des Beaux-Arts) et enseigne à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Nîmes. Sa collaboration avec Jonas Mekas a transformé la manière dont elle associe les notions de la mémoire et de la vie quotidienne à travers des pratiques artistiques. Parmi ses projets indépendants de commissaire : Taking Care (Ars Electronica Festival, Linz, 2018) et Jonas Mekas. Éloge de l’ordinaire (Centre Phi, Montréal, 2013). 

L’exposition est possible grâce au soutien d’Hexagram et du Fonds de recherche Société et culture du Québec. L’Imagier remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec, ainsi que la Ville de Gatineau pour leur soutien financier.

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